de Max Frisch | Mise en scène : Philippe Grand
« Cette pièce est une parabole. Une parabole ne reçoit sa signification que dans la confrontation avec les problèmes les plus brûlants de l’actualité, à l’endroit où elle est jouée. » Max Frisch
Je ne veux pas être plus malin que Max Frisch et je ne vous dirais donc pas de quel terrorisme il s’agit ni si Biedermann est coupable ou innocent. A vous de choisir. Mais ce dont je peux vous assurer, en revanche, c’est que Biedermann et tes Incendiaires est une pièce extrêmement drôle, très excitante pour l’esprit, pleine d’ironie, d’aphorisme à double tranchant de blagues sournoises et qu’elle réunira contre elle les conformistes de tout bord, ce qui est bon signe… Pierre Marcabru, « France-soir », 3 mars 76
Max Frish joué a Cheseaux
Excellente interprétation, mise en scène occupant judicieusement l’espace utilisable, acteurs de talent – amateurs et semi-professionnels, musiciens. Enfin des personnages qui servent de toile de fond au sujet « brûlant » de l’action : les pompiers et un chœur dans la tradition antique.
Bonhomme, c’est le bourgeois craintif, replié dans son confort domestique, se voulant humanitaire; il fraternise avec ceux qu’il redoute dans l’espoir de les amadouer et de reculer – voire d’éviter – le moment fatal où sa maison sera à son tour frappée par la violence, en l’occurrence le feu. Terriblement et amèrement actuel, le thème du Bonhomme ! Un Bonhomme ici fort bien servi par Claude Luginbuhl, entouré des deux lascars bouteurs de feu, François Rossel et Patrick Bovey, détendus à souhait dans des rôles qu’ils incarnent avec brio.
Mais ils sont, en fait, plus de vingt acteurs à former une troupe homogène, talentueuse, promise au succès lors des trois représentations des 29, 30 et 31 mars. Et il y aura une supplémentaire le 6 avril. Que ceux de Lausanne ne manquent pas de « monter » à Cheseaux: l’incendie en vaut la peine ! S.M. – « Le Journal de l’Ouest »