Pique Nique en Campagne – 1988

de Fernando Arrabal | L’APOLLON DE BELLAC de Jean Giraudoux
Mise en scène : Philippe Grand, assisté de François Emery

A PROPOS DE L’APOLLON DE BELLAC
Entre 1941 et 1942, la pièce fut envoyée à Jouvet qui avec sa troupe avait entrepris une tournée en Amérique latine, échappant ainsi aux Allemands avec lesquels il avait eu quelques démêlés. L’Apollon de Bellac fut créé le 16 juin 1942 au Théâtre Municipal de Rio de Janeiro.
Clin d’œil par-delà l’océan qui les sépare, Giraudoux adresse à son complice un message truffé de références personnelles qui leur sont communes, oscillant constamment entre les allusions plus ou moins directes concernant le vécu théâtral de Jouvet et de sa compagne Madeleine Ozeray, et la charge plus strictement autobiographique…
Cette constellation d’allusions représente pour nous la justification de certains choix tant au niveau du jeu que de la mise en scène:
– la musique, au travers d’œuvres de Couperin et de Rameau tend à créer un décor sonore XVIIème.
– 1’interprétation et le jeu d’Agnès prennent en compte les traits principaux de l’Agnès moliéresque naïve et candide, voire maladroite au début de la pièce, ambiguë et dominatrice insatiable en ses exigences à la fin.
– Quant au personnage de Bellac, il nous a semblé que le plus intéressant résidait sans doute dans la mise en œuvre d’un processus de distanciation, qui nous amène a dédoubler, sur le plan de la relation, le couple Bellac – Agnès et le couple Jouvet (metteur en scène) – Madeleine Ozeray (comédienne débutante).
Ceci pour l’envers du texte. Pour l’endroit. nous sommes persuadés que l’Apollon de Bellac saura vous séduire et vous charmer. Et si d’aventure. une jeune femme vous aborde, Messieurs, pour vous dire. « Comme vous êtes beau »… Peut-être saurez-vous alors vous en méfier…

A PROPOS DE « PIQUE-NIQUE EN CAMPAGNE
L’endroit ? Ailleurs, ici, n’importe où. Maintenant, il y a bien longtemps déjà ou plus tard. Une pièce hors du temps, hors d’un lieu. L’absurdité de la situation, l’apparente absurdité des propos nous démarque de l’arrière-goût de guerre d’Espagne qui pourrait demeurer. Pourtant cette pièce, qui dans une première approche nous amuse et nous divertit, nous concerne et nous inquiète. Ce soldat-enfant cher à Arrabal, ses parents qui de manière inconsciente et insolite viennent pique-niquer en première ligne avec leur fils et un ennemi récemment fait prisonnier nous interpellent précisément dans la mesure où, au-delà du rire, il y a le goût amer des larmes de la guerre où qu’elle soit.
Philippe GRAND, 1987
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