Textes et Musiques du Moyen-Age – 1991

Mise en scène : Francis Ruedi et Anne Terraz

Joués en extérieurs dans le cadre des festivités du 700ème anniversaire de la Confédération.

La farce est le seul genre dramatique médiéval à avoir survécu à l’usure des siècles. Dernière-née de la fête carnavalesque caractérisée par une complète libération des instincts, elle n’est qu’une des multiples manifestations profanes comiques du Moyen-Age : soties, sermons burlesques, procès parodiques ou monologues cocasses. Ses ressorts sont simples : tromperies, quiproquos; ses personnages stéréotypés : maris trompés, mégères, niais…
Public populaire, comique immédiat, grossièreté du verbe et du geste, ces caractéristiques de la farce expliquent, sans doute, le mépris dans lequel elle a été longtemps tenue. Le XVIème siècle la dédaigne, le XVIIème la réserve à la « populace élevée dans la fange », le XVIIIème déplore avec Voltaire que Molière ait « déféré au goût du peuple »; et le XIXème, avec Sainte-Beuve, que les farceurs se soient consacrés à « l’éloge du cocuage, de la pauvreté, du galimatias, de la laideur, du silence, du crachat ».

Plus indulgent, le XXème siècle retient surtout la verve, la gaieté, le naturel bon enfant d’un genre qui mérite, par sa structure propre et l’utilisation qu’en ont faite non seulement Molière, Feydeau et Courteline, mais aussi les « burlesques » du cinéma muet, que l’on s’attarde sur sa spécificité. Malgré les critiques, la pérennité de la farce à travers les siècles s’explique facilement. Ce genre « tout public » sait faire flèche de tout bois dans un seul but : le rire.
Ch. Louette TDC, janvier 1991, Centre Nat. de Doc. Péd.

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